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À Bethléem, nous sommes descendus du bus avec pour objectif de voir les œuvres de Banksy, mais c’est surtout en longeant le mur de West Bank que la réalité de la ville nous a frappés.
À l’ombre, un homme est assis sur une chaise. Les pieds bien à plat, les jambes écartées et les mains posées sur les cuisses, comme s’il allait se donner un élan pour se lever.
Il fixe le mur.
À notre approche, il ne se lève pas.
Il a bien compris que les deux touristes qui arrivent à pied ne seront pas ses meilleurs clients.
-Bonjour! Il y a quoi, de l’autre côté du mur ?
J’ose poser la question directement, en sautant la conversation sur la pluie et le beau temps. Puisqu’il fait 8 mètres de haut, inutile de prétendre qu’il n’existe pas.
Le Kando Gas Station fait face au mur qui sépare Israël des territoires palestiniens. Chaque jour, le propriétaire s’assoit à l’extérieur de son commerce dans l’attente des clients.
La majorité de ceux-ci sont des locaux, car les touristes qui s’aventurent en Palestine sont pour la plupart arrivés en bus. Deux raisons les motivent à venir à Bethléem : visiter les lieux saints du Christianisme, ou traquer les œuvres que l’artiste britannique Banksy a fait sur les murs de la ville.
Où voir les œuvres de Banksy à Bethléem ?
Les chauffeurs de taxi se masseront autour de vous dès votre sortie de l’autobus pour vous proposer le Bansky Tour. Si vous souhaitez encourager l’économie locale, vous pouvez négocier avec l’un d’entre eux, mais sachez que la plupart des murales sont à distance de marche.
Girl Frisking a Soldier (la petite fille qui fouille un soldat) est située à environ 300 mètres de l’arrêt de bus, à l’intérieur d’une boutique souvenir.
Puisqu’une partie des touristes vient à Bethléem pour Banksy, les locaux ont voulu en tirer parti. Difficile de leurs en vouloir, quand on sait que la situation économique est pourrie et que beaucoup de gens cherchent du travail.
À peine plus loin, une colombe apporte la paix vêtue d’un gilet pare-balles. Armored Dove, l’œuvre que Bansky a apposée sur le mur en 2007, marque l’endroit où 40 hommes ont été tués pendant la première Intifada.
Les deux autres œuvres sont situées dans une section plus éloignée de la ville. Deux options s’offrent à vous : négocier un taxi, ou utiliser les transports locaux.
Pour un taxi, vous devriez pouvoir négocier le trajet pour 20 NIS.
Si vous choisissez la seconde option, mieux vaut demander conseil que de tenter de comprendre le système par vous-mêmes. Des mini-vans circulent en ville et il faut lever la main pour y monter. Un peu compliqué, mais vous ne paierez que 3 NIS par personne.
Pour trouver Angel Sprinkling Hearts, nous avons dû demander au personnel du Ararat Hotel, qui semblait habitué de relayer l’information.
De l’autre côté de la rue, sur un muret, vous pourrez voir cette toute petite œuvre.
Finalement, l’une des plus célèbres œuvres de Banksy, le lanceur de fleurs, se trouve sur le mur d’un lave-auto.
Continuez à l’est sur la rue principale, et retournez-vous souvent. Le Flower Thrower se trouvera dos à vous, si vous arrivez de l’ouest.
Carte des œuvres de Banksy
Pour mieux comprendre l’itinéraire, suivez cette carte.
Qui est Banksy?
Vous ne connaissez pas Banksy? Artiste anonyme, les informations sur lui sont pour la plupart des spéculations. Célèbre pour son art urbain (street art), Banksy est reconnu pour ses œuvres provoquantes antimilitaristes et anticapitalistes. Il dénonce des situations politiques et sociales avec humour et poésie.
Street Art sur le mur de West Bank
Puisque vous êtes là, profitez-en pour aller voir les graffitis sur le mur de West Bank.
Long de 730 km, la barrière de séparation israélienne délimite les territoires palestiniens de l’état d’Israël. Une des sections les plus massives passe par la ville de Bethléem, aussi connue sous le nom de Check Point 300.
Du côté palestinien, on le nomme le mur de l’apartheid ou le mur de la ségrégation.
Du côté israélien, on l’appelle plutôt le mur de sécurité.
D’un côté comme de l’autre, cette barrière sert de canvas pour les artistes locaux et internationaux.
À lire également: Itinéraire de 14 jours en Jordanie, Israël et Palestine
Avec un horaire limité, je n’ai exploré que du côté palestinien.
Symboles de paix, drapeaux de la Palestine ou messages d’encouragement sont peints sur le mur.
Quelques incitations à la rébellion sont dispersées à travers les messages de support des visiteurs internationaux, comme des allumettes qui traînent.
C’est en longeant ce mur que j’ai rencontré le propriétaire du Kando Gas Station.
Il n’a pas hésité une seconde quand je lui ai demandé ce qu’il y avait de l’autre côté du mur : « Ce sont nos maisons.»
Je ne sais pas ce que votre mère vous a appris. Mais la mienne m’a dit : Ne joue pas avec des allumettes près du gaz.
Pour en savoir plus sur les oeuvres sur le mur de West Bank, cet article est très complet, bien qu’il date de 2011: The West Bank Wall as Canvas: Art and Graffiti in Palestine/Israel (en anglais)
Et vous, quelle est votre oeuvre préférée de l’artiste Banksy?
Pour découvrir d’autres articles sur Banksy, les territoires palestiniens ou Israël :
- Bristol – Capitale européenne du Street Art
- Visiter la Cisjordanie – Hebron, la ville disputée
- Visiter Jerusalem comme non-croyants, ça vaut la peine?
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1 commentaire
toujours une aussi belle plume. Et oui c’est triste tout ça.