Visite en Cisjordanie - la ville de Hebron
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Visiter la Cisjordanie – Hebron, la ville disputée

Sommaire

Un voyage en Cisjordanie ne figure peut-être pas sur votre liste de destinations de rêve. Toutefois, si vous êtes intrigués par le conflit israélo-palestinien, sachez qu’il existe une visite guidée pour vous en expliquer une partie.

Interdit de rester debout dans l’autobus en direction de Hebron.

Les vitres pares-balles ne couvrant pas la partie supérieure, il est obligatoire de rester assis pour être protégé en cas de tirs.

Dans l’autobus: quelques locaux, peu de touristes, beaucoup de militaires.

On n’est pas en direction du Club Med.

Ville d'Hebron en Palestine

Visiter la Cisjordanie

Laissez-moi commencer en disant que je ne suis ni journaliste, ni historienne, ni spécialiste de la politique et des conflits internationaux. Je ne suis ni musulmane ni juive et je ne suis surtout pas experte des conflits de cette région du monde.

Je peux donc uniquement vous présenter l’expérience que j’ai eue lors de ma visite d’Hebron.

Bien sûr, j’aime visiter les coins les plus bucoliques du monde, flâner sur les plages et boire une bière sur une terrasse, mais je crois aussi qu’en tant que voyageur il est de ma responsabilité de m’informer du mieux que je peux sur le Monde.

Avec pour objectif de découvrir les points de vue des deux côtés du conflit israélo-palestinien, j’ai donc pris part au Dual Narrative Tour.

Cette visite guidée est une des rares collaborations entre une compagnie israélienne (Abraham Tours) et une compagnie palestinienne (Visit Hebron-Palestine).

Accompagnée d’une guide Palestienienne pour la moitié de la journée, et d’un guide Israélien pour l’autre moitié. J’ai eu l’occasion de rencontrer des locaux qui m’ont raconté leurs histoires.

 

Petite mise en contexte

La Cisjordanie est le plus grand territoire Palestinien, et est située à la frontière ouest de la Jordanie.

“Israël y voit un territoire disputé, tandis que la communauté internationale la considère comme un territoire occupé”. (Wikipedia)

C’est bien là le centre du conflit dans la ville d’Hebron.

Depuis l’accord d’Oslo en 1993 la ville est divisée en deux sections. Les Palestiniens contrôlent la zone H1 (environ 80% du territoire), alors qu’Israël contrôle la zone H2 (environ 20% du territoire).

Chacun des partis n’est pas admis dans l’autre section de la ville.

 

Hebron – H1

Leena, notre guide Palestinienne, nous attend à l’entrée de la ville, sur la rue Shuhada, rebaptisée Apartheid Street par les Palestiniens.

Avant les affrontements, cette rue était la plus animée d’Hebron, avec plus de 300 commerces et étals de fruits et légumes. Maintenant surnommée Ghost Town, c’est une rue déserte aux portes barricadées qui vous accueille en ville.

Ghost Town

Rue Shuhada, rue de l'Apartheid, Hebron.

Notre groupe d’une dizaine de personnes marche rapidement jusqu’au poste de contrôle à l’entrée du quartier H1 où des soldats armés de mitraillettes nous attendent.

« Y a-t-il des Juifs parmi vous? », nous demandent-ils directement.

À l’exception des soldats israéliens, aucun Juif n’est admis dans cette section de la ville. Pour des raisons de sécurité, nous dit-on.

Apartheid Street à Hebron

Soldat à Hebron en Palestine.

Une fois passé le contrôle, Leena nous conduit dans le marché d’Hebron. Artisanat palestinien, couvertures colorées et épices, les commerces débordent dans les rues sans grande organisation.

Les touristes se faisant rares, dire que nous sommes sollicités est un euphémisme. Les conditions de vie sont difficiles et les quelques marchands se battent pour garder leur commerce familial ouvert.

Pour plusieurs, il s’agit d’une entreprise qui s’est transmise de génération en génération. Fermer les portes seraient pour eux une grande défaite.

Marché palestinien à Hebron

Homme qui fait de la poterie à Hebron

Marchand de jus de fruits à Hebron

Au marché, je me sens en cage. Des grilles métalliques ont été installées au-dessus de chacune des allées.

Recouvertes de bouteilles, de roches et de papiers par endroit, on nous explique que les grilles servent à se protéger des colons juifs vivants dans les bâtiments autour et qui avaient pour loisir de lancer leurs déchets sur les Palestiniens faisant leurs courses.

Maintenant, ils nous disent recevoir de l’urine ou du javellisant…

(Plus tard, lors de la visite du côté juif, on nous a dit que les Palestiniens aussi lançaient des pierres.)

Grilles au-dessus du marché d'Hebron

Couvertures palestiniennes

Alors qu’aucun contrôle israélien ne devrait avoir lieu dans H1, des tours de guets sont visibles d’un peu partout. Leena nous dit qu’il est interdit pour tous les Palestiniens de verrouiller leurs portes.

 

Le Tombeau des Patriarches

Ce monument est l’un des lieux les plus sacrés, autant pour les Juifs que pour les Musulmans. Ce serait où Abraham est enterré.

À différent moment de l’Histoire, l’accès y a été interdit aux pratiquants de l’une ou l’autre des religions.

Ce bâtiment le plus célèbre d’Hebron est maintenant divisé en deux, l’un côté étant une mosquée, et l’autre une synagogue. Ceci en fait un lieu unique au monde.

La tombe elle-même peut être observée des deux côtés. Une petite ouverture communicante entre la mosquée et la synagogue est le seul endroit où les pratiquants peuvent voir de l’autre côté. Elle est protégée d’une vitre pare-balles.

Deux fois par an, lors du Ramadan et du Yom Kippour, l’accès est réservé exclusivement aux pratiquants de l’une ou l’autre des religions.

Tombe des Patriarches, mosquée de Hebron

Du côté musulman, des caméras de surveillance ont été installées par l’armée israélienne. Leena nous raconte que parfois, des soldats entrent dans la mosquée sans retirer leurs chaussures, et sans que les femmes ne portent le voile.

Aucun incident ne s’est produit pendant notre visite, mais Becki, du blog Borders of Adventures, en a été témoin.

Après avoir été accueillis chez une famille palestinienne pour le diner, nous avons poursuivi la visite de la ville avec Eliyahu, notre guide juif.

Inutile de dire que nous avions de nombreuses questions pour lui, et que notre moral n’était pas à son meilleur.

 

Hebron – H2

Nous retournons au Tombeau des Patriarches, mais du côté de la synagogue.

À l’entrée, on nous demande cette fois-ci s’il y a des musulmans parmi nous. Il n’y en a aucun.

Pour la visite, les hommes doivent porter la kippa.

Eliyahu nous raconte que lorsque le tombeau était contrôlé par les musulmans, les Juifs n’avaient le droit que d’aller jusqu’à la 7eme marche extérieur.

« Interdire l’accès au tombeau, pour les Juifs, est l’équivalent d’interdire l’accès à Jérusalem aux Chrétiens, ou à la Mecque aux musulmans », nous dit-il.

Tombeau des Patriarches à Hebron

En marchant dans les quartiers résidentiels, Eliyahu nous explique que la raison de l’occupation juive de la ville d’Hebron se base sur la revendication des terres qui leur reviennent depuis les temps bibliques.

En route vers une autre synagogue, nous croisons un petit site archéologique, preuve de la présence ancestrale de Juifs à Hebron.

Pour Eliyahu, il est évident que la ville de Hebron est à la base une ville juive. Il s’agit donc de reprendre possession d’un territoire qui leur appartient, et non d’occuper un territoire palestinien.

Bien entendu, là est le nœud du problème.

Revendication de territoires par les Juifs.

Pourtant, comme nous le disait Eliyahu, les Juifs et les Arabes ont vécu ensemble, en paix, jusqu’en 1929.

En visitant le musée juif, nous en apprenons davantage sur le massacre de 67 Juifs et la destruction de maisons et de synagogues par les Arabes en 1929. Tout ça à cause d’une rumeur qui circulaient comme quoi les Juifs attaquaient les Musulmans à Jérusalem.

La blessure est encore bien présente dans le cœur des habitants de Hebron, qui voit cet épisode comme une raison de plus d’affirmer leur présence sur le territoire.

Toutefois, Eliyahu a tenu à nous mentionner que le musée est en quelque sorte biaisé, car il ne fait aucunement mention des nombreux Juifs qui ont survécu après avoir été défendus par leurs voisins arabes. Nous apprécions son objectivité.

Camion militaire dans la ville de Hebron

Des décennies après le massacre, les Juifs sont retournés à Hebron et ont reconstruit l’ancienne Synagogue. Aujourd’hui, on y trouve une Torah (texte sacré), vieille de 500 ans.

Torah de Hebron

Lorsque nous avons posé des questions sur la violence faite au peuple palestinien, des soldats et des colons avec qui nous avons parlé nous ont dit que lorsqu’ils sont attaqués, il est normal qu’ils se défendent.

Selon eux, la violence est bien plus souvent perpétrée par les Palestiniens, qui attaquent les soldats israéliens avec des couteaux ou des bombes artisanales.

Il est dans la ligne de pensée nationaliste juive de reconstruire là où des violences ont eu lieu. Dans la portion juive d’Hebron, il n’est donc pas rare de voir des plaques faisant mention de massacre, et justifiant la présence d’un bâtiment à cet endroit.

Bâtiments juifs à Hebron.

Panorama de la ville de Hebron de nuit

Apprentissage et réflexion

La visite avec le Dual Narrative Tour fut une longue journée d’écoute et de réflexion.

Bien souvent, nous tirons des informations des médias ou de gens qui partagent nos opinions. Nous accordons rarement notre écoute aux partisans du clan opposé.

Est-ce que je comprends mieux le conflit israelo-palestinien suite à ma visite en Cisjordanie? Un peu…mais c’est compliqué. Très compliqué.

Par contre, je peux affirmer que chacun des partis souhaitent avant tout une chose: trouver un accord et retrouver la paix et je ne peux leur souhaiter que d’y arriver.

Est-ce que je crois que cela est possible? Il faudra beaucoup, beaucoup d’initiatives comme celle de Leena et d’Eliyahu pour ouvrir un dialogue entre Palestiniens et Juifs. Les racines du conflit sont ancrés profondément dans la culture de l’une et l’autre des religions.

Je salue l’ouverture d’esprit de nos deux guides, qui tout en étant proches de leurs convictions, savent reconnaître les droits fondamentaux de tout humain à la paix, à la sécurité, et à la liberté de religion.

 

Est-ce sécuritaire de visiter Hebron?

Manifestations, lancées de pierres, raid militaire… la violence à Hebron est perpétrée autant du côté juif que du côté palestinien.

Les épisodes de violence sont plus ou moins fréquents.

Bien qu’il y ait encore régulièrement des affrontements entre Palestiniens et Israéliens à Hebron (Il suffit de chercher Hebron dans la section Actualités de Google pour en être informé), les touristes ne sont pas visés.

Lorsque j’ai visité la ville, je n’ai vu aucune violence et le climat était calme, bien que tendu. Toutefois, mieux vaut prévoir un voyage en Cisjordanie à la dernière minute et vérifier l’état des lieux avant de s’y rendre.


Infos pratiques

Il est possible de visiter Hebron par soi-même et de s’y loger. Toutefois, j’ai plutôt choisi Jérusalem comme camp de base. Je ne peux donc pas vous donner de recommandation d’hébergement à Hebron.

Transport: Que vous visitiez par vous-même ou avec le Dual Narrative Tour, vous prendrez l’autobus à la Station Central de Jérusalem, en direction de Hebron. Compter environ 1 heure à 1h30 pour vous y rendre.

Habillement: Par respect pour toutes les religions, habillez vous modestement, avec pantalon ou jupe longue. Les femmes n’ont pas à porter le voile du côté Palestinien, sauf pour entrer dans la mosquée. Prévoyez des souliers confortables, vous marcherez beaucoup!

Document: N’oubliez pas d’apporter votre passeport avec vous. Il vous sera demandé aux nombreux postes de contrôle.

Attitude: Gardez un esprit ouvert, peu importe dans quelle section de la ville vous vous trouvez. N’oubliez pas que derrière n’importe quel habillement, kippa, voile ou uniformes militaires, il y a avant tout un humain qui souhaite vivre en paix, tout comme vous.

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Pour discussion: Je comprends que cet article parle d’un sujet sensible. Tous les points de vues sont les bienvenus, mais demeurez respectueux dans vos commentaires. Merci!


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Visiter Hebron, territoire disputé entre Israël et la Palestine. Visite guidée pour comprendre les deux perspectives du conflits.

 

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9 Commentaires

  • Reply Deux évadés - Laura 9 avril 2017 at 9 h 29 min

    Bonjour Anne,
    Merci pour cet article. En tant que “spectatrice” extérieure du conflit et intéressée par la géopolitique, la situation israelo-palestinienne m’interroge. Cette visite semble vraiment interessante pour en savoir plus à ce sujet. Comme tous les conflits, c’est un sujet hautement sensible à aborder dans un article de blogue voyage mais je trouve que tu le fais très bien, avec détachement et sensibilité en restant objective.
    Bonne journée
    Laura

    • Reply Annie Anywhere 9 avril 2017 at 9 h 50 min

      Merci! Je crois que ça vaut la peine de s’intéresser au conflit en essayant d’écouter les deux partis. Ça n’a pas été facile à écrire!

  • Reply Anthony l'humain 30 mai 2018 at 4 h 16 min

    Merci pour ce bel article, vraiment bien écrit et le plus important sans prises de position.

    Je voudrais également me rendre mais uniquement en Palestine.

    Je voulais savoir comment est il possible de s’y rendre sans passer par des tours organisé ou de devoir passer par Israël.

    J’ai peur que les militaires ne me laisse pas le droit de passage si je ne vais pas en Israël.

    Et dernière petite chose pratique, qu’en est il des visas….

    Merci d’avance et bon voyage à toutes et à tous

    • Reply Annie Anywhere 30 mai 2018 at 11 h 18 min

      Bonjour! Il n’est pas obligatoire de passer par des tours organisés pour se rendre en Palestine. J’ai visité la ville de Bethléem, qui est en Palestine, en prenant un bus locaux au départ de Jérusalem. Il y a un contrôle sévère à l’entrée et on vous demandera votre passeport, mais aucune crainte à avoir. Vous n’aurez pas de problème avec les militaires si vous n’affichez pas d’affiliation à Israël ou à la Palestine. Il est important de rester neutre. Israël contrôle les entrées et sorties de Palestine. Il n’est donc pas possible de s’y rendre sans passer par Israël, à moins de passer par la Jordanie via le Allenby Bridge. La façon la plus simple est d’atterrir à l’aéroport de Tel-Aviv, de passer les douanes israéliennes, puis de se rendre dans West Bank ou Gaza et de passer le contrôle d’entrée. Pour ce qui est des visas, je suis Canadienne et on me l’a remis sur un papier à part lors du passage à la douane entre la Jordanie et Israël. Je n’ai pas eu besoin de visa pour l’entrée en Palestine. J’espère que cela te donne un coup de main! Bon voyage! :)

  • Reply Obadia 31 août 2018 at 3 h 38 min

    Merci beaucoup pour votre article, intéressant et mesuré !
    Espérons que les choses s’arrangent bientôt !

    • Reply Annie Anywhere 31 août 2018 at 11 h 36 min

      Oui en effet… tout le monde mérite de vivre en paix.

  • Reply Albert GHALEB 27 janvier 2020 at 13 h 25 min

    un grand merci pour toutes vos informations , entrer en Palestine est un sujet toujours débattu car on imagine souvent que l’on est dans l’impossibilité de voir et comprendre la réalité des choses ,
    vos diverses explications nous éclairent sur les tensions , les explications de vos guides nous éclairent sur la réalité du vécu même très anciens ,
    nous ressentons bien la recherche d’une certaine sérénité pour aboutir tôt ou tard à la PAIX ,
    qu’adviendra t il , …..DIEU Seul le sait à ce jour ….
    mais le monde entier le souhaite .

  • Reply Philippe Nataf 30 mars 2021 at 19 h 54 min

    Bonjour chère Annie et enchanté,

    Ce petit mot pour vous dire bravoS !
    1) Bravo pour votre courage face à vos angoisses et attaques de panique, moi je me traite pour ces dernières depuis plus de 25 ans ;
    2) Bravo pour avoir eu le courage de donner un sens à votre vie ;
    3) Bravo pour avoir osé ce voyage jusqu’aux entrailles de la Terre Sainte (je la connais très bien, j’y vais plusieurs fois par an, mais pas en ce moment Covid oblige…) ;
    4) Bravo pour votre neutralité car vous avez compris ce que beaucoup ne peuvent comprendre (et on ne peut pas les en blâmer pour beaucoup) ayant pour seuls supports des informations souvent “biaisées” de la réalité car passées au filtre des médias et autres partis pris dans ce conflit si profond ;
    5) Bravo pour votre recherche honnête dans ce périple, quel courage !

    Pour votre information, je suis un juif parisien pratiquant et j’ai de la famille qui habite Hébron, en zone H2. Ils ont un amour passionnel et fusionnel pour cette ville, c’est indescriptible. Lorsque je leur dis que les Arabes aussi peuvent ressentir le même attachement, ils ne me comprennent plus et les échanges deviennent houleux (c’est déjà génial qu’on puisse en débattre – qui plus est – sur place ! et de plus qu’ils autorisent un petit français vivant à mille lieux de cette réalité à oser l’ouvrir en face d’eux ! :-)). Que voulez-vous, on ne peut rien contre la passion et seuls les habitants de cette ville, Juifs et Arabes, sont à même d’en parler mieux que quiconque, vous l’avez tellement compris. Alors, lorsque je vais les voir, je ne leur parle plus de ça, je ne m’en sens plus le droit, le sujet est trop profond, trop sensible, trop grave, trop gravé en eux.
    Une dernière chose : vous savez sans doute que le mot “paix” se dit “shalom” en hébreu. Ce que vous ne savez sans doute pas, c’est que l’un des “Noms” attribués à D.ieu dans le judaïsme est aussi “Shalom”. C’est l’une des raisons qui me font savoir (et non croire) du plus profond de moi que rien n’est plus grand que la Paix.
    J’ai vu qu’on pouvait vous suivre sur FB. J’y vais de ce pas…
    6) Bravo pour votre site !

    Bien à vous,

    Philippe

    • Reply Annie Anywhere 7 avril 2021 at 4 h 19 min

      Merci énormément pour ce message! Ça me touche beaucoup. :)

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