Normandie - Bayeux et les plages du débarquement
Destinations, Europe, France

Vaincre sa peur des fantômes en Normandie

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J’avais l’impression que si je prenais une photo des plages, on allait y voir des fantômes en transparence. Des espèces de formes floues inexplicables, ou des visages dans le sable. Enfant, j’avais si peur des fantômes qu’il était hors de questions de dormir au sous-sol ou de marcher dans un cimetière.

Maintenant, je cours ces endroits pour y découvrir leur histoire.

J’ai toujours aussi peur, mais je me dis qu’il ne doit pas y avoir que des méchants fantômes…il doit bien y en avoir quelques gentils.

C’est cette réflexion que j’avais avant de visiter le cimetière allemand de Normandie, en discutant avec une fille de la place.

– Est-ce que les gens d’ici sont toujours fâchés contre les Allemands?, que je lui demande.

– Certains oui, mais la plupart sont passés à autres choses. Et puis vous savez, certains Allemands ont été envoyés ici sans n’avoir rien demandé. Ils avaient tout aussi hâte de rentrer chez eux.

Bord de mer en Normandie.

Visiter les sites du débarquement

Le thème de la Deuxième Guerre mondiale est au coeur du tourisme dans la région de Bayeux-Bessin. Il faut dire qu’il n’y a même pas encore un siècle qui est passé depuis le débarquement du 6 juin 1944. Ce jour est frais dans la mémoire collective des Normands.

Que vous alliez dans un café, un restaurant ou un musée, si vous posez la question, chacun aura une histoire à vous raconter sur ce jour mythique. Les anecdotes pleuvent autant que les musées dans la région.

Pour éviter de m’y perdre, j’ai commencé mon exploration de la région par le Centre Juno Beach. J’ai marché sur les plages où des milliers de soldats sont morts.

À côté, des adolescents se baignaient en riant, preuve que les temps ont changé. Une partie de moi n’oserait jamais se baigner à cet endroit. Comme si toute l’eau de la mer n’était pas assez pour m’enlever de la tête la couleur du sang.

Des petites croix de bois marquées d’un coquelicot sont dispersées par-ci par là dans le sable.

Plages du débarquement de Normandie.

Petite croix de bois marquée d'un coquelicot sur une plage de Normandie.

Char d'assault à proximité des plages du débarquement de Normandie.

Des buttes sont visibles sur la plage de Juno…et quand on regarde bien, on se rend compte que ce sont des bunkers allemands camouflés.

Lorsque j’y suis descendue avec une guide, je m’y suis sentie étouffée.

L’air est humide, l’endroit n’a pas d’âme. J’imagine tout ce qui a pu s’y passer. Le temps devait être long.

Intérieur d'un bunker allemand au Centre Juno Beach en Normandie, France.

Ce sont majoritairement des Français qui ont été obligés de construire les bunkers. Bien sûr, ils n’avaient pas le souci du travail bien fait, vous comprendrez.

Ils ont utilisé toutes sortes de stratagèmes pour affaiblir les structures sans que les Allemands ne s’en rendent compte. Si bien que les bunkers qu’on peut maintenant visiter ont été fortifiés pour plus de sécurité.

C’est toujours impressionnant de visiter “le vrai truc”, l’endroit réel où un épisode de la guerre s’est passé.

 

La batterie allemande de Longues-sur-mer

Site majeure du Mur de l’Atlantique que voulait construire Hitler, la batterie allemande de Longues-sur-mer impressionne.

Si les Allemands utilisaient des armes de la sorte, j’ai plutôt utilisé l’humour comme auto-défense. Le site est si marquant avec toute l’artillerie que mon esprit voulait fuir et penser à autre chose.

Tout au long de ma visite, je n’ai pu m’empêcher de voir des bonshommes avec de gros chapeaux plutôt que l’armement. Suis-je la seule qui voit un visage avec un très long nez?

Batterie allemande de Longues-sur-mer en Normandie.

Batterie allemande en Normandie.

Les cimetières

Ce que j’ai trouvé le plus difficile à visiter parmi les sites de la Deuxième Guerre mondiale, ce sont les cimetières.

Au cimetière canadien, les rangées de tombes bien alignées à perte de vue et surtout, surtout, l’âge des soldats inscrite sur les tombes, m’ont bouleversée. Des jeunes de 19, 20, 21 ans qui sont morts au combat. Certaines tombes marquent le souvenir de soldats inconnus.

À cette âge-là j’avais encore peur des fantômes.

Cimetière canadien de la deuxième guerre mondiale en Normandie.

Fleurs sur une tombe d'un soldat Canadien en Normandie.

Tombe d'un soldat canadien en Normandie.

Au cimetière américain, leur système de sécurité à l’entrée et le monument gigantesque d’un homme musclé m’ont coupé l’émotion.

Pourquoi faut-il toujours qu’ils soient les plus “big”? Comprenez-moi bien, je n’enlève rien à leur participation importante à la guerre et au fait qu’il y a eu de nombreuses pertes du côté américain.

Toutefois, j’ai eu l’impression d’arriver dans le Disney World des cimetières: fontaine, statues, carte géante, autobus en masse et groupes organisés.

Je n’ai pas compris l’engouement pour ce lieu et j’ai de loin préféré le cimetière canadien ou britannique, où il règne une réelle atmosphère de recueillement. (*J’ai finalement manqué de temps pour visiter le cimetière allemand.)

Cimetière américain en Normandie

Tombe d'un soldat américain en Normandie.

Statue au cimetière américain en Normandie.

Visiter les sites et musées commémoratifs du débarquement de Normandie, c’est se mettre les deux pieds dans un livre d’Histoire. C’est touchant et impressionnant. Pour bien comprendre, je vous conseille de visiter quelques musées.

J’ai adoré le film Arromanches 360, qui présente les moments marquant du débarquement à travers un film projeté sur 360 degrés. Ça vous prend à la gorge!

En fait de musées plus traditionnels, le Centre Juno Beach et le Musée Mémorial de la Bataille de Normandie sont d’excellents choix. Le Centre Juno Beach présente l’histoire des Canadiens alors que le Musée Mémorial présente la progression de deux mois des troupes alliées.

Comme quand on me disait “pense à quelque chose de drôle” quand j’avais peur, vous aurez peut-être envie de vous changer les idées après toutes ces visites prenantes. Sachez qu’il y a autres choses dans la région que les sites du débarquement. Je vous en présente deux.

 

Bayeux

Bien que Bayeux soit reconnu pour sa tapisserie, les deux endroits que j’ai préférés en ville sont plutôt les suivants:

Cathédrale de Bayeux

Située au centre-ville, vous ne pouvez pas la manquer. Allez-y le temps de prendre quelques photos!


Cathédrale de Bayeux en Normandie.

Chez Paulette

Un petit creux? Direction le restaurant Chez Paulette, qui offre des repas pour les petits budgets. Le bagel et la salade que j’ai mangé étaient délicieux, mais c’est la déco colorée et vintage qui m’a d’abord séduite!

Restaurant Chez Paulette à Bayeux

Chez Paulette dans la ville de Bayeux en Normandie.

Vous avez visité les sites du débarquement? Avez-vous trouvé ça difficile de vous trouver en ces lieux? Sinon, est-ce un endroit que vous aimeriez visiter? Dites-moi tout en commentaires!


Infos pratiques

Transport: Il est essentiel d’être motorisé pour visiter les sites du débarquement de Normandie. Si vous n’avez pas de voiture, je vous conseille de vous joindre à un tour guidé. Comme j’avais une voiture de location, je ne peux pas vous référer une compagnie en particulier, mais vérifiez avec l’office de tourisme.

Bayeux peut facilement être rejointe par train. Vérifiez sur le comparateur de train Rail Europe pour trouver les meilleurs prix sur vos billets de train.

Coût: Les sites extérieurs et les cimetières n’ont pas de coûts d’entrée. Pour le reste, voici le détail de coûts pour un adulte:

Hébergement: Pour visiter les sites du débarquement, j’ai dormi à Asnelles, au Gold Beach Hôtel – Asnelles. Pour la qualité de l’hôtel, le prix était très raisonnable. Il y a un stationnement, donc pas de problème pour gérer la voiture. Bonus: c’est à deux bas des délicieux Sablés d’Asnelles!

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Merci à l’office de tourisme de Bayeux-Bessin de m’avoir reçue! Bien entendu, les opinions demeurent les miennes. J’ai bien pris le temps de laisser retomber mes émotions avant d’écrire cet article.

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3 Commentaires

  • Reply Amelie 10 juillet 2017 at 16 h 08 min

    Je n’ai pas mis les pieds en France depuis 2001 (faudrait que ça change). Lire ton article m’a fait penser a un diptyque super intéressant que je conseille: BlackOut et All Clear, de Connie Willis. Une énorme brique qui raconte l’histoire d’historiens du futur qui voyagent dans le temps pour se documenter sur de grands événements. Dans ce cas-ci, la Seconde Guerre mondiale, a Londres.
    Évidemment, rien ne se passe comme prévu. Super roman de science-fiction, écrit par une femme. Son autre grand roman, Le Grand livre se passe pendant la Grande Peste, au Moyen-Age. A lire. :-)

  • Reply Itineramagica 10 juillet 2017 at 18 h 36 min

    Un bel article, ton ressenti rejoint totalement le mien… moi aussi, j’ai été très marquée par ces lieux.

  • Reply Lucie 13 août 2017 at 16 h 49 min

    J’ai aussi fait les plages de Normandie, les cimetières, la plage (de gros galets) de Dieppe, et les sites de la Première Guerre mondiale. Fabuleuse leçon d’histoire; et rencontrer des gens qui étaient là au débarquement. Un vieux monsieur m’a parlé d’avoir aidé les soldats, ils étaient à peine plus vieux que lui.
    Moi aussi, c’est les âges inscrits sur les pierres tombales qui m’ont frappée. Je me souviens pendant la Guerre du Golfe, une fille au secondaire avait dit «Oh, si ça revire en Troisième Guerre mondiale, “touttttes les babes” vont aller se battre.» Je me souviens d’avoir pensé «Ben là, c’est les adultes qui vont à la guerre!» … ouais, Pas. Tant. Que. Ça. Quand y’en a un en haut de 30 ans, c’est rare, pis il est souvent capitaine ou un rang élevé.
    Bref, ils t’ont dit aussi que quand les pierres tombales sont vraiment super collées, c’est parce qu’ils savent à peu près qui est mort (ça arrive des fois que ce soit un avion écrasé et qu’ils savent que c’est l’équipage mais qu’ils ne peuvent pas identifier les corps avec certitude, parfois, ils ne peuvent même pas identifier l’avion exact!), bref, ils font ça quand il y a plusieurs combattants morts très près l’un de l’autre et qu’ils ne peuvent pas identifier précisément les restes.

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